Quand le pneu se fait porte-parole
Le titre de ce billet vous surprend ?
Et pourtant, aujourd’hui, que ce soit sur Twitter ou sur les sites d’actualités, on ne parle que de ça …. de ces pneus en flammes lancés sur les forces de sécurité israëliennes, à Jérusalem.
Et que dire du vandalisme qui défraie régulièrement la chronique : des dizaines de pneus crevés, pour le plaisir ou pour manifester son mécontentement ? les motifs restent flous, toujours est-il qu’utiliser un pneu en feu pour s’exprimer n’est pas aussi inoffensif qu’un message dans une bouteille.
source et crédit photos : AFP / Abbas Momani
Pneu en flammes : les dangers
Le pneu en feu est « l’outil » de 1er ordre de nombreux manifestants. Impressionnant et tout particulièrement dangereux, le brasier généré par des pneus en flammes peut durer et durer sans qu’on l’alimente.
Et pour cause … leur composante principale même est un combustible ! Le caoutchouc, lorsqu’il brûle, produit une espèce d’huile brûnatre, hautement toxique. Une suie épaisse vient alourdir l’air déjà irrespirable. Lorsqu’ils se consument, les pneus libèrent aussi CO² et autre polluants toxiques dans l’amosphère. De plus, la température est très élevée, ce qui est d’autant plus dangereux quand on sait qu’on ne peut éteindre ce brasier rapidement.
On retrouve sur le site Ineris.fr un rapport assez complet sur la toxicité des fumées d’incendie, un chapitre est consacré à un incendie dont les habitants d’Artaix se souviennent encore. C’était en février 2002, un stock de 5 millions de pneus s’était embrasé. De la fumée qui s’étend dans un périmètre de 40 km, des familles relogées, une maîtrise très problématique et un bilan impressionnant : CO, SO², toluène et benzène flottent dans l’air, dans des proportions significatives.
« L’orientation et la vitesse du vent sont des facteurs importants pour la dispersion des fumées. Ils vont contribuer à l’extension du sinistre et déterminer l’importance de l’étendue de la pollution atmosphérique sous forme de retombées de suies (particules en suspension), d’hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP dont le naphtalène, benzo(a)pyrène), de substances toxiques telles les Composés Organiques Volatils (CO, benzène, toluène, anhydride sulfureux…). La présence de SO2 dans les fumées s’explique par la combustion du soufre ou des adjuvants soufrés utilisés dans la vulcanisation des pneus. « ( INERIS – DRA – N° 46055-CL57149)
Ainsi, on l’aura compris, mettre un pneu en feu, ça n’a rien d’innocent. Les dommages à court mais à long terme sont catastrophiques, autant pour la santé publique que pour l’environnement. C’est aussi pour ça que la question du recyclage tient tant à coeur des équipes de Toopneus.